Parce qu'on doit bien se mettre quelque chose sur le dos... [Libre]

Cela faisait à peine une semaine qu'Hayley était de retour à New Heaven. N'ayant toujours pas eu de nouvelles de sa demande d'emploi comme conservatrice du musée local, elle avait utiliser ce temps libre pour faire le grand nettoyage chez elle et redécorer le tout. Oui, parce que vivre dans la maison de son enfance, c'était une chose, mais vivre dans la maison de son enfance avec les mêmes papiers peints aux murs et meubles dans les pièces, c'était impossible pour la rouquine. Après avoir détapisser et repeint les murs, elle s'était armée de son aspirateur, de son balais espagnol et de ses chiffons pour tout nettoyer de la cave au grenier. Cela lui avait pris trois jours, tant la maison était grande mais surtout tant elle hurlait de terreur dès qu'elle voyait la moindre araignée. Ce n'était pas de sa faute si elle avait peur de la moindre bestiole, mais cela lui faisait perdre un temps fou car elle avait peur de rater son coup en voulant la tuer et que l'araignée, aidée de toutes ses copines, se venge de cette horrible tentative de meurtre. Oui, Hayley pouvait avoir beaucoup d'imagination quand elle le voulait, surtout lorsqu'elle avait peur.

Après le nettoyage de printemps, elle s'était mise à la décoration à proprement parler. Oui, parce qu'une maison aux murs blancs, sans aucun meuble, cela faisait un peu pitié à voir. Elle avait commencé par la peinture - elle deteste le papier peint, trop vieillot à son goût - en utilisant des couleurs claires et joyeuses. Elle mit un soin tout particulier à peindre son salon, dans les tons bleus et chocolat, qu'elle décora des mêmes couleurs. Lorsque tout cela fut fait, elle alla passer une après-midi entière dans les magasins de meubles, choisissant la décoration de son chez elle. On lui livra le tout chez elle et, en grande fénéante qu'elle était, les livreurs lui montèrent même les meubles, elle n'avait plus qu'à y poser sa télé, sa vaisselle et sa décoration. Le seul problème était qu'elle n'avait toujours pas reçu le lave linge et le sèche linge, qui devraient être livrés dans la semaine. Elle se retrouva donc avec une pile assez conséquente de vêtements, vu qu'elle mettait deux tenues par jours, une pour la journée et une pour sortir le soir.

Prenant une grande panière en plastique, elle y mit tout son linge sale. Après avoir vérifier qu'elle avait de la monnaie, elle mit ses rollers à ses pieds et ses écouteurs sur ses oreilles et se rendit au Clean Heaven, seule laverie automatique de la ville. C'était la première fois qu'elle y mettait les pieds et le lieu l'étonna par son calme et sa propreté. Elle posa sa panière au dessus d'un lave linge et retira immédiatement ses rollers, frissonant au contact de ses pieds nus avec le froid carrelage blanc du sol. Elle entassa ses vêtements dans la machine la plus propre, ajouta la lessive et l'assouplissant et, après avoir mis quelques pièces, appuya sur le bouton de démarrage. Immédiatement, la machine se mit en route, vrombissant fortement. Elle allait s'assoire sur une autre machine en attendant la fin du lavage lorsqu'elle remarqua un grand miroir, à l'autre bout de la pièce.

Ses pas trépinants rapidement sur le sol, elle s'approcha du miroir. Elle n'était pas vaniteuse, bien au contraire, mais aimait bien regarder son reflet. Quelques mois plus tôt encore, ce simple geste lui aurait été impossible, tant elle se répugnait elle même. Mais maintenant, tout cela était fini et elle s'amusait donc devant le miroir, comme une enfant, tournant sur elle même pour voir son dos et ses fesses. Elle s'arrêta alors, de profil, et releva son t shirt pour voir son ventre, plat et musclé. Beaucoup trop plat... Cela aurait fait combien? Six mois maintenant? Mais non, son ventre s'evertuer à rester plat, à son plus grand malheur. Son regard, d'habitude joyeux et pétillant de malice, s'était noirci, devenu soudainement triste, alors qu'elle repensait au diagnostic du médecin. Non, nein, niet, nada. Elle qui se faisait une immense joie à cette nouvelle avait été refroidie, comme si on lui versait un seau d'eau froide sur la tête.

Elle se regarder ainsi, le ventre à l'air, de profil au miroir, lorsqu'elle entendit le carillon de la porte d'entrée, annonçant que quelqu'un venait d'arriver dans la laverie. Relachant son t shirt qui se remit en place au dessus de son ventre, elle se tourna vers le nouveau venu, pour voir de qui il s'agissait.

» Alone? I don't know... || LIBRE